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Chemsex et milieu rural : état des lieux et exemple de prévention inspirants.
Chemsex et milieu rural : état des lieux et exemple de prévention inspirants.
Bibliographie commentée
CREAI-ORS Occitanie, 2024-04

Le chemsex est un terme issu de la fusion des mots anglophones « chemicals », produits chimiques et « Sex ». Il désigne la consommation de substances psychoactives en contexte de sexualité. Si le terme s’est vulgarisé dans certaines communautés à partir de la fin des années 2000 aux États-Unis et au Royaume-Uni notamment, il prend son essor en France vers 2010. Dans le chemsex, l’objectif des consommations réside principalement dans le but d’initier, de faciliter, de prolonger, ou d’améliorer les rapports sexuels à travers les effets psychoactifs des molécules consommées.

L’usage de substances psychoactives en contexte sexuel est un phénomène ancien et présent dans toutes les cultures, mais le chemsex est originellement issu de la communauté gay, et a été à ce titre marqué par des habitudes, des codes et des facteurs culturels. Longtemps considéré comme un épiphénomène, l’apparition des applications de rencontres géolocalisées à but sexuel, des nouvelles drogues de synthèse très bon marché, ainsi que les modalités de consommation ont amplifié son développement. Le CREAI-ORS a publié une étude sur le phénomène du chemsex en Occitanie en mars 2019.

Cette étude avait pour objectif principal de mieux connaitre ce phénomène au niveau local avec des focus sur les villes de Toulouse et Montpellier, le phénomène étant davantage connu à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux ou Rennes.

Cette bibliographie commentée a pour objectif de chercher dans la littérature des données concernant la diffusion de cette pratique en milieu rural. Pour cela, elle propose une sélection de ressources récentes publiées depuis la parution de l’étude du CREAI-ORS en 2019. Elle débute en dressant un état des lieux des productions abordant la problématique de santé publique liée au chemsex, tant à l’échelle internationale qu’en France. Ensuite, elle se penche sur l’évolution des pratiques et la diffusion de ce phénomène, en mettant particulièrement l’accent des recherches sur les publications concernant le milieu rural. Enfin, elle présente des exemples d’initiatives inspirantes visant à prévenir les risques et à réduire les dommages.

Il existe de nombreux débats et définitions du chemsex. Une définition factuelle est d’analyser le chemsex comme la pratique d’une consommation de produits psychoactifs (hors tabac, alcool et cannabis), réalisée en contexte sexuel, et avec l’objectif de renforcer la sexualité, sa pratique, et le plaisir qu’elle procure. Une définition plus communautaire vise à restreindre le chemsex à la communauté des HSH, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et de parler d’USD, utilisation sexualisée des drogues, plus largement pour les autres groupes, quand bien même ceux-ci se revendiquent comme pratiquant le chemsex.

Les éléments historiques, culturels et épidémiologiques soulignent cependant la forte prévalence et l’impact notable de la pratique en populations HSH, trans et non-binaire. Le chemsex est un phénomène complexe, qui est de plus en plus reconnu comme un problème de santé publique. Même s’il ne conduit pas nécessairement à des dommages, le chemsex alerte particulièrement dans la mesure où il expose les personnes aux risques liés à la fois à l’usage de substances psychoactives et à certaines pratiques sexuelles.

Les acteurs de santé expriment leurs préoccupations quant aux éventuelles pratiques à risques au sein du chemsex sur les contaminations par le VIH, le VHC, le VHB ou d’autres infections sexuellement transmissibles, mais également sur le risque infectieux, les intoxications aiguës, les descentes difficiles liées aux produits psychoactifs, les abcès et plaies dus à l’injection, ainsi que des interactions entre drogues et traitements antirétroviraux.

À moyen et long termes, les risques d’addiction, d’isolement social, d’altération de la santé mentale et de décompensation de maladies psychiatriques sont également redoutés. En France, les pratiques de chemsex sont détectées dès le milieu des années 2000, mais leur essor est surtout marqué depuis le début des années 2010. Le phénomène semble encore largement centré sur les populations HSH.


Pour citer cette production:
BEC Emilie, Chemsex et milieu rural : état des lieux et exemple de prévention inspirants., Bibliographie commentée, CREAI-ORS Occitanie, 2024-04, 37 p.