La question des drogues est récurrente quand on parle des quartiers, au point d’envisager que ces territoires aient des problématiques spécifiques.
Au sein du Grand Mirail, les constats empiriques indiquent une surreprésentation des jeunes inscrits dans des consommations de cannabis, un trafic intense au centre de violences, une délinquance laissant peu de place à l’action publique malgré un tissu associatif dense.
Cette problématique, et plus largement la question des conduites à risques, est soulignée dans les orientations du contrat de ville 2015-2020 de la ville de Toulouse.
Une des quatre priorités d’action de l’axe santé du pilier « cohésion sociale » est en effet de « prévenir, réduire et mieux accompagner les conduites à risques, à partir des compétences psychosociales des jeunes et en soutenant la parentalité ».
C’est dans ce cadre que cette étude s’est déroulée au second semestre de l’année 2016 sur l’ensemble des quartiers du Grand Mirail.
Les questions posées par les acteurs de terrain et les décideurs publics portent sur la compréhension des éléments à l’origine de la banalisation des usages mais aussi sur les spécificités de ces usages.
De même, de nombreuses questions se posent sur les contextes à l’origine de l’émergence des trafics et de leur impunité, sur les niveaux de problèmes socio-sanitaires en lien avec les conduites addictives des publics de ces territoires, leurs besoins de prise en charge et d’accompagnement et leurs capacités de recours.
Les objectifs de cette investigation se sont inscrits dans ces différents axes mais dans un postulat global de compréhension des contextes de ces territoires afin d’y identifier les modes de fonctionnements de ces quartiers plutôt que de décrire simplement leurs dysfonctionnements.
Afin de répondre à ces objectifs, l’investigation s’est appuyée sur une stratégie méthodologique ethnographique croisant une centaine de points de vue d’habitants du Grand Mirail, d’acteurs intervenant dans le quartier mais aussi d’intervenants dans le champ de l’addictologie.
